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Chez les Romains, sans doute, l’esclave ne connaissait pas la famille, mais on ne lui défendait pas de s’instruire. Nombre d’esclaves ou d’affranchis, dans l’antiquité, étaient des rhéteurs, c’est-à-dire, les savants ou les pédants de l’époque. On sait d’ailleurs que les patriciens, ou les plébéiens riches, aimaient à s’entourer d’esclaves habiles dans les lettres et dans les arts. Chez les romains l’esclavage s’appliquait au corps mais non à l’esprit, à l’intelligence : dans le Sud le but du système était de détruire chez l’esclave jusqu’au désir d’être libre ! L’éducation que l’on donnait à l’esclave chez les Romains le préparait graduellement à l’émancipation ; celle-ci était souvent la conséquence en quelque sorte forcée de la supériorité d’un esclave dans certaines branches de la science ou des arts : dans le Sud toutes les précautions étaient prises pour que cette désastreuse faculté de devenir libre n’inquiétât jamais le planteur. Chez les Romains l’esclave se rachetait et l’affranchissement était très commun. Rien de tout cela sous le code noir et dans les Carolines, la Georgie, l’Alabama, le Mississippi, l’affranchissement d’un esclave nécessitait