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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

mieux y réussir, d’autant que vous paraissez bien évidemment avoir évité à dessein, de toucher les trois quarts-et-demi du contenu de sa « Grande Guerre Ecclésiastique, » que vous dites pourtant réfuter. J’entends surtout par là les faits qui touchent au pays, ceux qu’il eut été plus nécessaire ou plus utile de voir anéantir ; articles sur lesquels ou voit que vous sautez à pieds joints, pour vous rejeter sur différents points de doctrine et de questions de théologie, qui remplissent la même proportion de votre propre écrit, objets sur lesquels notre peuple tout plein de foi, n’avait vraiment pas grand besoin d’être affermi.

Car enfin de deux choses l’une, ou il entend ces questions, ou il ne les entend pas ; s’il les entend, il n’a pas grand besoin qu’on insiste tant pour lui montrer que M. Dessaulles n’y parle pas en catholique, et s’il ne les entend pas, il a cependant encore assez de foi, de bon esprit, pour en croire à ses pasteurs, et être suffisamment prévenu, pour ne point humer les fausses doctrines que renferme, sans doute, l’ouvrage incriminé.


II


Pour me conformer à la défense de Monseigneur de Montréal, je n’ai point lu l’ouvrage de M. Dessaulles, « La Grande Guerre Ecclésiastique, » mais j’ai lu sa « Réponse Honnête » qui n’a point été défendue, et votre soi-disant Réfutation, comme aussi la Minerve du 7 Juin dernier ; ces trois lectures m’ont donné de l’écrit de M. Dessaulles, une connaissance très-incomplète sans doute, mais peut-être suffisante pour apprécier, en partie au moins, la portée de votre prétendue réfutation.

Je vois dans sa « Réponse Honnête, » que M. Dessaulles ne cesse de demander d’être réfuté, et les objets sur lesquels il demande de l’être ; et je vois par votre opuscule que la plupart de ces objets ne sont pas même touchés. Comment donc ceci pourrait-il être pris, pour une Réfutation complète ? Je compte scrupuleusement dans votre production, les pages indiquées du pamphlet Dessaulles, que vous vous efforcez de réfuter ; les citations que vous en faites : tout cela additionné très-exactement, ne donne évidemment qu’une très faible partie de l’ouvrage que vous poursuivez : — cinq à six pages peut être, sur, à ce qu’il paraît, cent trente ! — comment appeler cela une réfutation ?

Il est vrai que vous avez étendu votre propre ouvrage à peu près à la même mesure, mais c’est la plupart du temps par des allonges, roulant hors de propos et sans nécessité (je viens de le dire), sur des points de théologie qui ne doivent pas faire la partie principale de l’ouvrage de M. Dessaulles, et d’ailleurs assez peu utiles à la plus grande partie des lecteurs.

Faut-il enfin mentionner une fois pour toutes, ce qui me