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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

Ibid. Quand vous vous mettez ensuite à faire la leçon à votre adversaire, sur les trois textes de l’Écriture que vous lui alléguez touchant l’infaillibilité, vous faites de plus en plus, de la naïveté. Sans doute que ces textes sont excellents ; mais vous savez bien pourtant que jusqu’au dernier Concile, quelques écrivains, sans avoir été pour cela hérétiques formels, y avaient vu difficulté. Or, si ignorant que vous vous plaisez à faire M. D., vous voyez bien qu’il ne l’ignore pas ; ce n’est donc pas avec les seules preuves d’Écriture que vous pouvez espérer de le convaincre. Il est vrai que vous faites suivre cela de deux pages de preuves de fait ou comme on dit de Tradition.

Où que ce soit que vous ayez pris cette liste, vous avez bien fait de l’insérer là, et c’est probablement ce qu’il a y de mieux dans tout votre pamphlet. Mais pourquoi cesser sitôt de parler raison, et en revenir immédiatement à des phrases comme celles-ci page 59, lig. 1 et suiv. ? Vous regimbez M. D., et quoique dépourvu des connaissances les plus vulgaires, incapable d’écrire et de parler correctement la langue dont vous vous servez… Et encore : tout balourd fieffé que vous êtes, etc… C’est, pour vouloir abîmer votre adversaire, vous déconsidérer totalement vous même.

Les trois citations que vous faites de son livre, dans cette même page, étaient assez fortes contre lui ; vous semblez vouloir en atténuer l’effet, par ces injures de bas étage, dont vous les faites précéder. Enfin, comme si ce n’était assez de l’avoir dit avant, vous répétez aussitôt après, page 60 : Qu’il ne sait ni l’histoire ecclésiastique, ni le français, ni la grammaire, ni la syntaxe, c’est-à-dire, en fin de compte, rien du tout. Ces grossièretés plus que méprisables, ne font de tort, on vous l’a dit, qu’à celui qui se les permet.

Il faut encore que le mot de bête enjolive la dernière ligne de ce paragraphe. Quand on ne sent pas ce qu’il y a d’ignoble et de repoussant dans les mots, on manque de la première qualité nécessaire à l’écrivain, et l’on n’a plus le droit de faire des reproches à qui que ce soit, en matière de langage.

Ibid. Je remarque que sur la définition de l’infaillibilité, vous savez fort bien dire ici une fois, que les quelques Pères du Concile du Vatican, qui y firent des difficultés ne s’étaient nullement prononcés contre ce dogme, mais qu’il avaient seulement combattu l’opportunité de sa définition.

C’est pour le besoin de votre cause que vous avouez cela ici, afin d’ôter à M. D., la faculté de s’appuyer, lui, contre le dogme, sur ces oppositions ; mais cela ne vous empêche pas d’ailleurs de décocher contre ces prélats dans l’occasion, tous vos traits les plus amers.