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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

rue. Cependant, je ne vous traiterai pas comme tel, uniquement par respect pour moi. Vous continuez : Je pousserai même la bienveillance à votre égard… — Oui vraiment, une Grande bienveillance !… jusqu’à ne point sortir du cadre de votre guerre ecclésiastique… — Mais de quelle autre chose voudriez-vous donc lui parler ? Seulement il est bon de vous faire remarquer que même sur ce mot guerre qui désigne toute la thèse, vous ne vous entendez pas du tout ; car vous, vous voulez lui parler d’une guerre qu’il vous fait, et M. Dessaulles vous parle d’une guerre que vous vous faites entre vous autres. — Et toutefois, vous en avez là, dites-vous, plus qu’il suffit pour le flauber. — Flauber… digne !

Et ce mot par respect pour moi !… On dit quelquefois, qu’il faut se respecter, l’usage a consacré cette expression, et n’y attache qu’une idée très-convenable ; mais ce sont là de ces locutions délicates dont un certain arbitraire de langage, ne permet pas d’altérer le moindrement la formule, sous peine de sortir de l’idée si délicate aussi qu’elle renferme. On dit très-bien : respectez-vous ; il faut se respecter ; mais tant s’en faut qu’on puisse dire aussi bien, par respect pour moi ! je ne me commettrai pas avec vous, par exemple, ou je ne m’abaisserai pas jusqu’à vous !… Ce par respect pour moi, se sent par trop du Pharisien… de ces hommes dont l’Évangile dit : Qui in se confidebant, et aspernabantur cœteros : qui se scandalisaient de la condescendance du Sauveur à l’égard de la pécheresse, et dont S. Augustin achève le portrait dans ces mots : Ad illius Pharisæi pedes si talis mulier accessisset, dicturus erat, quod Isaïas de talibus dixit : Recede à me, noli me tangere, quoniam mundus sum : Si la pécheresse eut approché des pieds de cet homme ; il lui eut dit : retire-toi et garde toi de m’approcher, car je suis pur !

Ligne suivante : Cette grande guerre ecclésiastique, savez-vous que vous l’avez bêtement faite. Oui, bêtement, c’est le mot propre. (Si c’est le mot propre ce n’est assurément pas le mot courtois.) Quel chaos ! vous parlez de tout sans ordre aucun, et puis vous vous laissez aller à des répétitions qui ne finissent plus. Biffez vos redites, et votre grande guerre ecclésiastique sera réduite de moitié. Quand (sic) au fond, elle sera toute aussi bète ; mais, quand[1] (sic) à la forme, elle sera moins lourde. — Mon cher M. Luigi, j’ai regret de vous dire, que ce sont précisément et exactement les termes dans lesquels on est obligé de parler de votre brochure : on vous l’a déjà dit ; débarrassez-la des injures et des inutilités, et voyez ce qu’il en restera. Biffez, vous aussi, vos redites et votre grande brochure (100 pages) ecclésiastique sera réduite de moitié. Quant au fond, elle sera toute aussi faible, mais quant à la forme elle sera moins lourde. D’ailleurs les je et les moi,

  1. On croit ici l’imprimeur innocent, et la Cie., seule coupable.