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les opiniâtres

— Dis-moi, Pierre ? Es-tu parti un peu à cause de moi ? Lorsque je t’ai vu te cramponner à ton bastingage, tout seul, je t’ai soudain aimé là, au plus profond de moi-même. Je répétais tout bas : « Pierre, Pierre, ne pars pas, ne pars pas ».

— Ysabau de Saint-Malo, Ysabau du port joli.

Au-dessus d’eux s’étendait la nuit américaine, la grande nuit ardente et fiévreuse. Murmures d’ivresse, court répit. Demain recommencera l’âpre bataille contre la nature et les hommes ; demain, il faudra se remettre au patient travail.