Page:Desrosiers - Iroquoisie, tome 1 (1534-1646), 1947.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
IROQUOISIE

ils conduiraient les guerriers à la rivière des Iroquois où s’opérerait la concentration des troupes. Il pense à se rendre lui-même dans cette tribu, s’il ne reçoit pas de secours. Il pourrait ainsi entretenir l’amitié des Indiens et les préparerait à l’expédition destinée à venger le meurtre de Pierre Magnan.

Mais ce sont velléités plutôt que plans mûris. L’hiver se passe dans l’inaction. Le 16 mai 1629, Champlain envoie l’un de ses hommes de confiance avec des présents pour les Etchemins ; des guides algonquins le conduisent. Celui-ci doit observer la tribu, faire le relevé de la route qui y conduit, estimer la superficie des terres cultivées et de la quantité de grains qui pourrait être disponible.

Cet agent est de retour le 15 juillet. Il a compté les portages et examiné les rivières. Il a circulé sur la Kennebec que Champlain a reconnue aux jours lointains de Port-Royal. Les Etchemins persévèrent dans leur volonté de nouer une étroite alliance avec les Français. Un de leurs chefs arrivera bientôt lui-même avec un convoi de maïs.

Pendant ces négociations, la guerre des Algonquins contre les Iroquois reste stagnante. Le 20 mai 1629, vingt guerriers robustes de Tadoussac passent à Québec pour se rendre en Iroquoisie. Quelques jours plus tard, ils sont de retour. Ils ont en effet rencontré deux canots algonquins qui reconduisaient en son pays un prisonnier iroquois. Les Indiens l’avaient chargé de présents pour entamer de nouvelles négociations de paix. Au fond c’était un échange de bons procédés. L’automne précédent, en effet, les Iroquois avaient tué un Algonquin et capturé quelques femmes et quelques enfants. Mais ils avaient ramené leurs prisonniers un peu plus tard. Les Mohicans seraient, eux aussi, disposés à faire la paix. Un moment, il semble que le conflit rallumé va s’éteindre tout de suite. Toutefois, des guerriers des Trois-Rivières arrivent quelques jours plus tard ; ceux-là se sont rendus dans les alentours de la première bourgade des Agniers ; ils ont réussi à y tuer un homme et sept femmes occupées à la culture du maïs. Ils ont retraité