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L’adoration perpétuelle

Ici pour que l’on comprenne bien la recluse, il faudrait une poignée de citations de Thomas Merton ou d’autres théologiens afin d’expliciter la phrase suivante qui en résume beaucoup d’autres : « La solitude doit donc se définir en trois mots : vivre avec le Christ ». La réclusion se fonde sur la solidité d’une dévotion à l’Homme-Dieu, le Verbe qui s’est fait chair.

Naturellement, Jeanne Le Ber n’innove pas dans ce domaine. Elle suit une doctrine nette. Deux recluses poussèrent cette piété très loin. Un érudit parle de « la bienheureuse Ève qui fut, avec son amie Julienne de Mont-Cornillon, la principale promotrice de la dévotion publique au Saint-Sacrement et au zèle de qui on doit l’établissement de la Fête-Dieu ». Elle vivait au treizième siècle dans la recluserie de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin, à Liège.

Jeanne Le Ber avait puisé cette ferveur dans une source jaillissante jusqu’au ciel : le monastère où venait de mourir