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Introduction

Sous des similitudes de fond, la nature humaine offre le jeu de la diversité. Il provient d’un dosage toujours neuf des puissances, des caractères, des idées qui animent les actes. Il en résulte l’ampleur de la gamme des personnalités ; dans le concert du monde, chacun jette sa note singulière, parfois puissante, parfois médiocre. Certains atteignent à des extrêmes : Victor Hugo, par exemple, possède un don verbal étonnant, Bonaparte, un talent militaire inégalé, saint Thomas d’Aquin, une aisance à se mouvoir parmi les abstractions. Qui songerait à nier cette évidence ? Si on l’admet dans certains domaines, comment la repousser dans d’autres ? Dans celui des vertus qui peuvent être naturelles ou animées par la grâce, comme le croient les catholiques ? Toute histoire met en valeur cette différenciation entre les hommes et les rôles qu’ils jouent. Elle n’a pas découvert l’uniformité ou l’égalité. Elle connaît, par contre, les oscillations profondes qui vont d’une volonté tendue à une volonté molle, d’une intelligence rudimentaire à un large esprit, d’un cœur mesquin jusqu’à celui qui s’ouvre aux dimensions du monde.