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Le terrible quotidien

Il est temps d’examiner de plus près l’existence journalière de Jeanne Le Ber. Elle avait embrassé l’état le plus saint dans l’Église, mais encore faut-il, comme le répète le bienheureux Paul Giustianini, que la conduite corresponde à cette vocation. L’adopter ne serait pas un grand mérite si l’on ne vivait pas en conformité des exigences qu’elle pose.

Tout d’abord, la réclusion fut-elle sévère ? De 1680 à 1695, elle n’atteint évidemment pas à la totalité des normes posées. Et tout simplement parce que Jeanne se rend à l’église paroissiale ou à l’Hôtel-Dieu pour la Messe, la communion, la confession, les Vêpres ou autres cérémonies. Sans doute, elle agit un peu comme les Camaldules, les Chartreux et autres solitaires qui, tout en vivant dans des cellules, se mêlent à leurs compagnons dans la chapelle commune. C’est dire que même en ces premiers temps, son isolement est déjà d’une haute qualité. Et malgré toutes les distractions que pouvait apporter la maison