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Cours d’Archéologie

de l’énormité des voûtes qu’elles supportent. Et au milieu de tout cela, une variété qui étonne, qui surprend l’esprit et qui le charme ; les formes sont massives mais couvertes d’ornements qui les diminuent ; elles sont symétriques mais non semblables, rien de monotone ; horreur profonde de la répétition, des colonnes carrées suivies de colonnes rondes, de colonnes octogones et hexagones.

Les détails sont extrêmement riches, mais harmoniques, merveilleusement combinés ensemble, et retenant toujours l’unité ; ils offrent l’accord même au milieu d’une surabondance éblouissante. Ce qui peut donner une idée de cette richesse et de cette harmonie qui vous charment et vous étonnent, c’est la reproduction des glaciers comme aux grandes cataractes de l’Amérique du Nord pendant l’hiver, ou bien les surprises que nous révèle l’exploration des cavernes basaltiques, ou enfin les combinaisons surprenantes et toujours harmoniques des jets de lumière dans les grands feux d’artifice. C’est ce que nous avons vu au temple du mont Abou.

Les éléments des colonnes ont cela de particulier, que sans avoir aucune ressemblance avec les colonnes grecques et romaines pour l’ensemble, elles n’omettent cependant aucun des signes caractéristiques des œuvres classiques de la Grèce et de l’Italie.

Tels sont ces éléments : d’abord le piédestal, le fût et le chapiteau.