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Cours d’Archéologie

emprunté leurs principales conceptions philosophiques de la tradition morale et religieuse du judaïsme, ont pu aussi s’inspirer des grandeurs et des magnificences artistiques de Jérusalem. C’est ce qu’ont dit quelques Pères de l’Église.

Il n’en est pas de même de l’Égypte. Les monuments de l’Égypte sont antérieurs. Les Juifs connaissaient bien l’Égypte, pour y avoir séjourné longtemps. Enfin, les ouvriers, comme nous allons le voir, étaient Phéniciens, étaient originaires d’Égypte et sujets depuis longtemps des rois égyptiens.

Sans dire que l’œuvre de Salomon était toute inspirée de l’art égyptien ou assyrien, ce qu’un illustre archéologue a réprouvé comme une suprême inconvenance et une injure faite à l’Esprit-Saint, père de toute lumière, au moins peut-on reconnaître que les élévations et les divisions se ressentent des dispositions des édifices assyriens et, sous quelques rapports, des temples de Karnack, comme en particulier dans celui de Khons.

Autre point de ressemblance fourni par le grand architecte Canina. Le temple de Jérusalem reproduisait la disposition de la salle hypostile bâtie par Ramsès II à Karnack. À Jérusalem, il y avait une nef centrale comme à la salle hypostile. Sur cette nef régnait un double rang de fenêtres obliques qui mettait la voûte en pleine lumière et qui éclairait tout le bâtiment.

Quelques archéologues sont tombés ici dans l’erreur.