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OU HERMONTHIS.

évident[1] ; car si, à l’époque d’Hermonthis, l’équinoxe du printemps avait lieu sous le signe du taureau, et l’équinoxe d’automne sous le scorpion, il s’ensuit que le solstice d’été répondait au lion. Le couteau qui est dans ses griffes ne menace pas les lotus, comme les deux dont Typhon a les mains armées. Celui-ci a déjà une main au milieu des tiges de lotus, qu’il est dans l’action de couper ; le lion parait les défendre, et l’épervier étend sur eux ses ailes protectrices. Je ne me permettrai aucune conjecture sur la girafe et le chacal qui sont au-dessus de Typhon et du lion.

Ces deux tableaux, le dernier surtout, concourent donc avec celui du plafond pour marquer une même époque astronomique ; savoir, celle où le taureau céleste était le siège d’un équinoxe, et le lion celui du solstice d’été. Cette époque est encore confirmée par différentes images du lion qu’on a trouvées dans le temple. Je citerai, 1o. la peau de lion qui revêt les lits de repos dont j’ai parlé ; 2o. plusieurs figures de femmes à tête de lion dans divers tableaux (pl. 95 et 97, et ailleurs) ; 3o. surtout un lion à tête d’épervier avec une queue de crocodile, figure complexe répétée deux fois (ibid.) et qui exprime fort bien la présence du solstice d’été dans le lion céleste : car l’épervier était l’emblème du soleil ; et le crocodile, celui de l’inondation[2].

Deux autres tableaux peignent encore le solstice d’été : l’un est celui où l’on voit quatre personnages qui se

  1. Voyez la Description d’Edfoû, chap. V, §. VII.
  2. Euseb. Præpar. evang. lib. III, cap. xi. Voyez la Description d’Ombos, chap. IV, §. III.