Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/604

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
415
OU HERMONTHIS.

Quel que soit l’état actuel de destruction du temple d’Hermonthis, on retrouve cependant très-bien toutes les parties de son plan. La disposition est simple, mais digne d’être étudiée, parce qu’elle offre un exemple complet de celle qui était propre aux petits temples, c’est-à-dire aux édifices où le temple proprement dit ne consistait qu’en deux ou trois salles. Cette espèce de temple est ici visiblement un typhonium : ses colonnes antérieures sont surmontées d’un dé élevé, qui devait recevoir sur chaque face l’image de Typhon en relief[1].

Ce qui sans doute est le plus remarquable dans cette disposition, ce sont les trois ordres de colonnes[2] que l’on ne retrouve dans aucun autre édifice. Celui de la galerie est le plus petit ; celui du dehors est le plus grand : l’ordre de l’enceinte intermédiaire est aussi moyen entre les deux autres. La galerie était composée de dix-huit colonnes[3] ; l’enceinte moyenne en avait quatorze ; la partie extérieure en avait six. Il fallait beaucoup d’art pour ajuster une enceinte au portique, aussi bien qu’on l’a fait dans ce temple.

Les entre-colonnemens de l’entrée et de la partie postérieure du temple sont plus larges que les entre-colonnemens latéraux, qui ont un diamètre et demi ; c’est ce qu’on remarque partout ; mais ce qu’on ne voit nulle part, c’est une galerie aussi étroite sur les côtés. Sa largeur par le bas n’est guère que d’un mètre[4]. Il est

  1. Voyez pl. 91, 92 et 94.
  2. Il ne faut pas attacher ici à ce mot l’idée qu’on y attache communément en architecture ; je veux désigner par-là seulement les trois différentes proportions des colonnes de l’édifice.
  3. Voyez pl. 94, fig. 1, l’espace renfermé entre les lettres p et b.
  4. Trois pieds.