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ET DE SES ENVIRONS.

sur laquelle la ville moderne est bâtie, et l’enfouissement du temple, prouvent non-seulement qu’elle a existé sans interruption, mais encore qu’elle a existé fort anciennement.

Si l’on considère attentivement l’architecture du temple d’Esné, on la trouvera plus rapprochée de la nature, plus simple, et d’une imitation plus naïve : on trouvera dans l’exécution des sculptures qui décorent ce monument, moins de grâce et de moelleux, et surtout moins de richesses de détail, qu’à Denderah et dans quelques autres temples de l’Égypte ; ce que l’on doit attribuer à une méthode d’exécution qui n’était point encore portée à sa perfection.

Enfin, soit que les monumens astronomiques indiquent précisément l’époque de la construction des temples qui les renferment, soit qu’ils constatent seulement l’état des connaissances acquises par toutes les observations faites antérieurement au temps de leur érection ; comme le zodiaque d’Esné indique évidemment une époque antérieure à celle des zodiaques de Denderah[1] et des bas-reliefs astronomiques de Thèbes, on doit en conclure que le temple d’Esné est antérieur à celui de Denderah et à la plus grande partie de ceux de Thèbes.

En admettant, ce qui est très-vraisemblable, que tous les monumens ont été élevés sur des buttes factices d’une hauteur fixe, déterminée par l’expérience, afin de les garantir des inondations et de prévenir les accidens qui auraient pu résulter de l’exhaussement du sol de la val-

  1. Voyez le Mémoire sur les monumens astronomiques, par M.  Fourier.