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ET DE SES ENVIRONS

polis nommée par Strabon est la même ville qu’Asphynis dont on voit les ruines au village d’Asfoun.

Ptolémée, à qui nous devons la connaissance de Tuphium, ne parle point de Crocodilopolis ; et Strabon, en nommant Crocodilopolis, ne parle point de Tuphium ; mais ils placent ces deux villes à peu près à la même hauteur. Il est donc probable que la même ville a été désignée par Ptolémée sous le nom de Tuphium, et par Strabon sous celui de Crocodilopolis. D’Esné à Asfoun et d’Asfoun à Erment, nous n’avons aperçu sur la rive gauche du fleuve aucun autre vestige de villes anciennes qui pût correspondre à cette position de Tuphium ou de Crocodilopolis ; mais sur la rive droite, entre Erment et Asfoun, nous avons trouvé les restes d’un temple égyptien, dans les décorations duquel on voit représentés beaucoup de crocodiles. Ce lieu, que les gens du pays appellent Taud, et qui est marqué sous ce nom dans la carte de d’Anville, est, selon lui, le Tuphium de Ptolémée. Cette position convient en effet assez bien, et les décorations du temple annoncent que le crocodile y était en grande vénération. Cela deviendrait certain, si, ce qui n’a pas lieu, le nom de Taud avait quelque rapport avec celui de crocodile en arabe ou en hébreu ; mais il est possible que le nom égyptien de la ville n’ait pas eu avec le culte du crocodile l’analogie que les Grecs ont établie en la nommant Crocodilopolis.

De ce qui précède, il résulte que toutes les positions dont nous avons parlé se trouvent très-convenablement fixées ; savoir, Hermonthis à Erment, Crocodilopolis