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ET DE SES ENVIRONS.

extrêmement dégradées ; ce que l’on doit attribuer au peu de largeur de la rue assez fréquentée dont elle borde un des côtés. Dans toutes les parties de l’édifice qui touchent au sol, nous avons trouvé la décoration de fleurs et boutons de lotus.

Toutes les décorations de l’extérieur sont sculptées en relief dans le creux ; toutes celles de l’intérieur son en relief. Les six colonnes de la façade ont été considérées comme appartenant à l’extérieur, et sculptées en relief dans le creux. Cette différence dans la manière de sculpter les décorations à l’extérieur et dans l’intérieur montre jusqu’à quel point les Égyptiens ont poussé la prévoyance pour la conservation de leurs monumens ; car il est certain que le genre de sculpture, qu’ils ont adopté pour l’extérieur, était le plus propre à préserver les figures hiéroglyphiques des inconvéniens auxquels leur position les exposait, et qui n’étaient pas à craindre dans l’intérieur.

Ces deux genres de sculpture conviennent mieux aussi à la manière dont les tableaux sont éclairés. À l’extérieur, où la lumière est toujours extrêmement vive, les ombres vigoureuses et les arêtes brillantes donnent beaucoup d’éclat à la décoration : dans l’intérieur, qui ne reçoit, au contraire, qu’une lumière de reflet, les ombres n’offrent presque aucune opposition, et les contours des sculptures sont conservées dans toute leur pureté.

L’intérieur du portique d’Esné n’est pas moins richement décoré que son extérieur. La pl. 74 représente une partie de cette décoration : l’idée qu’elle en donne n’est encore que très-imparfaite, puisque les tableaux ne sont