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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ

des voyageurs[1]. Le côté occidental de la place est composé de maisons en très-mauvais état et peu élevées : leur délabrement permet d’apercevoir une partie de la corniche d’un temple qui, sans cette circonstance, serait peut-être resté long-temps inconnu aux voyageurs modernes, car ses abords sont à peu près impraticables. On ne peut, en effet, pénétrer dans ce monument que par une ruelle fort étroite, que l’on trouve à l’angle sud-ouest de la place, et qui est même presque totalement encombrée par les immondices apportées des maisons voisines : les habitans de ces maisons n’ont heureusement pas pris la peine de transporter ces immondices jusqu’à l’extrémité du portique, ils les ont déposées dans la partie qui s’est d’abord présentée à eux ; et la moitié du monument a été protégée par le rempart infect qu’ils ont eux-mêmes élevé. C’est cet obstacle qu’il nous fallut franchir, après nous être assurés que ce passage était le seul qui pût nous conduire dans l’intérieur du monument.


GRAND TEMPLE D’ESNÉ.


Il serait difficile de peindre l’effet que produisit sur nous l’aspect intérieur du portique d’Esné. Son architecture, dont les autres monumens de l’Égypte ne nous avaient donné qu’une faible idée, fit sur chacun de nous la même impression : nous étions saisis d’une certaine

  1. C’est à peu près la distribution de tous les okels de l’Égypte. La simplicité des plans et de la distribution de ces bâtimens est très-remarquable : on n’y trouve point le désordre et l’irrégularité qui existent dans les plans des maisons modernes de l’Égypte.