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D’EL-KÂB OU ELETHYIA.

cipale des monumens d’Elethyia, et n’en était qu’un accessoire ; que le bâtiment à douze colonnes[1] qui se présente en face de la porte d’entrée de la seconde enceinte se trouvait sur la ligne principale du plan général de ces constructions, et qu’il y avait, sur le côté opposé aux ruines encore debout, d’autres masses aussi considérables qui leur correspondaient : car les plans des architectes de l’ancienne Égypte sont ordinairement très-symétriques, et d’une simplicité, d’une pureté admirables.

On voit encore, au-devant du temple conservé, les restes d’un bassin carré, comme on en trouve un à Hermonthis. Ces bassins sont placés assez loin des sanctuaires, qui subsistent encore. Ils étaient sans doute destinés à fournir de l’eau pour les sacrifices, ou plutôt pour les ablutions préparatoires, puisqu’ils sont en dehors de ces sanctuaires. Le bassin d’Elethyia contient encore de l’eau ; mais elle est fortement saumâtre, comme toute celle qui se trouve en Égypte à la surface du sol, couvert partout de cristallisations et d’efflorescences salines.

On rencontre, dans une fouille auprès du bassin, un sphinx formé d’un bloc de pierre calcaire compacte, brillante, et qu’on prendrait pour de l’albâtre.

On a trouvé, près des monumens qui sont encore debout, deux fragmens de statues en granit noir, dont l’une est vue de profil et en trois quarts (pl. 69, fig. 5 et 7) ; elle est d’environ six mètres de proportion : l’autre (fig. 6) est de proportion humaine. Ces figures ne sont

  1. Voyez e, pl. 66, fig. 4.