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CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

ont quatre mètres de longueur, et terminaient certainement l’édifice : on en peut juger par la corniche sculptée qui règne au-dessous de ce plafond, dans l’intérieur de la pièce, et parce que, dans aucun temple égyptien, on ne trouve d’étage proprement dit au-dessus d’un autre. Ce temple est couronné, comme tous ceux que nous avons vus, par un lit de pierres plates, au-dessus duquel on pratiquait quelquefois une terrasse bordée d’un parapet.

Sur la droite de la vue[1], et un peu plus loin que la salle, se trouvent les six colonnes que j’ai fait reconnaître sur le plan ; elles sont encore recouvertes de leurs énormes architraves. Les chapiteaux sont tous semblables ; ce qui n’a pas toujours lieu dans les plus beaux monumens égyptiens. Ces six colonnes devaient appartenir à quelque vaste salle intérieure dont elles formaient le parvis, et être accompagnées de plusieurs autres colonnes, comme l’annoncent assez les compartimens de leurs architraves. D’ailleurs elles ne sont point liées par leurs fûts ; et dans tous les monumens égyptiens, lorsque les colonnes sont extérieures et forment péristyle, elles se trouvent engagées, jusqu’au tiers ou à la moitié de leur hauteur, dans des murs de même épaisseur qu’elles, et qui constituent une clôture particulière au bâtiment qu’elles décorent. On doit conclure de ces observations, et de ce qu’on trouve à d’assez grandes distances les unes des autres, des traces de compartimens isolés, de murailles, et de colonnes rasées, que l’édifice dont les restes subsistent aujourd’hui ne formait point la partie prin-

  1. Voyez pl. 66, fig. 3.