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CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

pénètrent dans l’intérieur par les deux grandes ouvertures que j’ai indiquées, et ils encombrent la plus grande partie de ces masures.

Il subsiste encore, comme je l’ai dit, quelques restes des édifices publics de l’ancienne Elethyia : mais il est à remarquer qu’on n’en aperçoit pas dans l’espace que j’attribue aux maisons particulières ; on les voit tous rassemblés dans une seconde enceinte carrée[1] qui a le même centre que la première, et dont les côtés lui sont parallèles. On y retrouve bien sur le côté sud-ouest, opposé au Nil, les fondations[2] d’une de ces principales portes en pierre qui s’ajustaient, comme je l’ai observé, aux murs d’enceinte en briques. L’existence de cette seconde clôture confirme ce que j’ai dit de la première : l’une était celle de la ville, et l’autre celle du temple. Il est donc très-vraisemblable que les anciens habitans de la haute Égypte étaient dans l’usage de clore non-seulement leurs monumens publics, mais encore leurs villes, avec des murs de briques crues ; et si communément nous ne retrouvons encore subsistantes que les clôtures des temples et des palais, c’est, sans doute, parce que celles des villes étaient plus exposées à tous les ravages, et qu’elles ont dû servir de bonne heure à construire les habitations modernes, qui se sont, peu à peu, réduites à l’enceinte des temples eux-mêmes. D’ailleurs, l’existence de ces dernières clôtures a dû naturellement se prolonger davantage avec celle de ces grands édifices dont elles faisaient plus essentiellement partie.

Tout l’espace renfermé dans la seconde enceinte est

  1. Voyez q r s t, pl. 66, fig. 2.
  2. Voyez m, même figure.