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D’EL-KÂB OU ELETHYIA.

poser être celles de la ville d’Elethyia : on n’aperçoit pas même, autour et au-dehors de la grande enceinte, ces monticules de décombres qui attestent ordinairement l’existence de maisons particulières même entièrement démolies ; on les retrouve, au contraire, en-dedans de la clôture, et c’est là que ces habitations me paraissent avoir existé. Elles ont pu être détruites depuis par la suite des temps et des révolutions, comme il est arrivé dans toute l’Égypte, où l’on n’en trouve plus de traces ; tandis que les temples, les palais et les autres grands édifices, plus difficiles à renverser, et dont les matériaux énormes étaient moins propres aux constructions particulières, subsistent en partie, et laissent toujours paraître, au moins, quelques restes en pierre.

C’est vraisemblablement par une suite de l’existence de la ville dans cette enceinte, que l’usage d’y habiter se sera conservé jusque dans ces derniers temps. On voit encore le long de la face du nord de cette clôture, et dans l’intérieur, les restes d’un assez grand nombre de maisons[1] ; elles présentent exactement l’aspect des ruines des villages modernes. On y trouve beaucoup de débris de poteries actuellement en usage dans le pays, et des voûtes, dont on peut assurer, aujourd’hui plus que jamais, que les anciens Égyptiens ignoraient la construction[2]. Toutes ces maisons paraissent avoir été bâties principalement avec les briques crues qui composent les murs de la grande enceinte, dont on a facilement démoli quelques parties. Aujourd’hui, les sables de la montagne

  1. Voyez p, p, p, pl. 66, fig. 2.
  2. Les voûtes qu’on a trouvées à Elethyia sont en briques.