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CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

médiocre talus. Ce procédé s’est conservé par toute l’Égypte, dans la construction des villages modernes.

Les grandes enceintes en briques crues servaient ordinairement à entourer un temple, un palais, ou un vaste ensemble d’édifices de ce genre. Au milieu de l’un ou de plusieurs des côtés de la clôture, s’élevait une de ces portes colossales en pierre, qui sont quelquefois accompagnées de môles énormes, et qui souvent nous paraissent, au premier abord, si bizarrement isolées, parce que l’enceinte, facile à détruire, a totalement disparu : ici, au contraire, la clôture subsiste, et la porte principale n’existe plus. On voit par le plan, qu’elle a pu être sur le côté en face de la montagne, au point l[1] ; position singulière, puisqu’elle est opposée au fleuve. Il serait plus naturel de supposer qu’elle se trouvait en face de la porte m[2] que nous examinerons, et que sa place a été depuis encombrée. Peut-être a-t-il existé une autre porte au point o[3] du côté du petit temple qui est isolé dans la plaine, et dont je parlerai plus tard.

Je serais porté à croire que cette grande enceinte était celle de la ville même d’Elethyia, quoiqu’ailleurs ces clôtures m’aient paru en général, comme je l’ai dit, se borner à renfermer un ensemble de monumens ou d’édifices publics. Une ville qui aurait 2 560 mètres de circuit, ne serait pas très-petite ; et nos villes d’Europe de 10 000 âmes n’ont pas plus d’étendue. On ne trouve point, dans la plaine environnante, de ruines qui présentent une aussi grande surface, et qu’on puisse sup-

  1. Voyez g h i k, pl. 66, fig. 2.
  2. Voyez pl.66, fig. 2.
  3. Ibid.