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CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

posent plus à l’invasion des sables du désert. Cette plaine est bordée dans le fond par un rideau peu élevé de rochers calcaires absolument nus et d’une blancheur uniforme, quelquefois entrecoupés par de sombres catacombes. En débarquant un peu au-dessous d’el-Kâb, le voyageur aperçoit devant lui une vaste enceinte carrée[1], qui lui paraît être une espèce de retranchement en terre, au milieu duquel s’élèvent les chapiteaux d’un groupe de colonnes, et quelques pans de murs épais et comme distribués au hasard. Le sentier[2] qui conduit du village d’el-Kâb[3] à celui d’el-Mahammed, divise la plaine par son milieu, et sépare du désert le terrain cultivé[4]. Vers le milieu de la distance qui se trouve entre l’enceinte et le village d’el-Mahammed, on découvre un petit temple isolé[5] ; plus loin, l’œil indécis cherche à deviner ce que peut être une énorme masse de pierre[6] si singulièrement percée, qu’elle lui présente la forme d’une porte gigantesque. La montagne qui sert de fond à ce tableau paraît criblée d’ouvertures ; et le voyageur y reconnaît bien vite ces grottes sépulcrales qui, dans la haute Égypte, accompagnent les ruines des villes antiques. Les anciens Égyptiens semblent partout avoir mis autant d’importance et employé les mêmes efforts à creuser la demeure des morts, qu’à élever celle des vivans : les unes occupaient le bord du fleuve ou le milieu de la vallée ; les autres, le bord du désert au pied de la montagne.

  1. Voyez a, pl. 66, fig. 1.
  2. Voyez b c, même figure.
  3. Voyez d, ibid.
  4. Voyez e, pl. 66, fig. 1.
  5. Voyez f, ibid.
  6. Voyez g, ibid.