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ainsi qu'on le voit à Philæ ; mais on trouve à Hermonthis l’une et l’autre, et cet exemple fait voir ce qu'était la disposition complète d’un typhonium[1].

La dénomination de typhonium convient bien à ces petits temples ; car l’image de Typhon et les figures typhoniennes y sont perpétuellement répétées : Strabon d’ailleurs a consacré ce nom[2]. La figure de Typhon y est représentée au dessus des chapiteaux des colonnes, et presque en ronde-bosse, sur un dé fort allongé, qui a la même largeur que le fût. Cette décoration d’un style particulier, et ces dés d’une hauteur extraordinaire, constituent l’un des caractères principaux des typhonium, et leur donnent une physionomie propre. On a essayé d’en fournir une idée complète, en représentant le petit temple d’Edfoû entièrement déblayé et chargé de tous ses ornemens[3].

Une autre remarque générale qui est propre aux petits temples, c’est que leur direction est perpendiculaire à celle des grands édifices qu'ils accompagnent : cette particularité est digne d’attention[4]. Ici, à Edfoû, l’angle formé par les axes des deux temples est de 99°. Comme le grand temple est tourné exactement au midi, le typhonium regarde le levant. Il n’y a pas de doute que cette différence d’exposition n’eût un motif : il serait intéressant de le découvrir ; mais je ne m’arrêterai point à cette recherche.

Le dé allongé qui surmonte les colonnes n’est pas

  1. Voyez pl. 94, et la Description d’Hermonthis.
  2. Strab. l. xvii, p. 815
  3. Voyez pl. 65
  4. Voyez les plans d’Ombos et de Philæ : il en est de même à Karnak, à Denderah.