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CH. V, DESCRIPTION

ou de taureau (pl. 57), un serpent à pieds et bras d’homme (pl. 58, etc.), un scarabée avec des ailes, ayant une tête de belier et une d’épervier (pl. 60), un épervier à tête humaine, un belier à tête de lion ; enfin, des figures d’hommes avec vingt têtes diverses d’oiseaux, de chacal, de lion, d’ibis, de taureau, de chien, de crocodile, de lièvre, de belier, de serpent, de cynocéphale, et d’autres combinaisons sans nombre. Ces combinaisons sont faites avec tant d’art, que l’on ne s’aperçoit pas tout de suite de la dissemblance des parties, et que l’ensemble, qui devrait paraître monstrueux et incohérent, a l’air d’un tout bien conçu, d’un être possible qui aurait son modèle dans la nature. Les imitateurs des Égyptiens ont fait aussi de ces assemblages que l’on nomme communément chimères, mais quelle différence et dans la pensée et dans l’exécution !

Je ne finirais pas, si je voulais décrire les corniches, les frises et toutes les décorations de l’édifice ; le lecteur peut jeter les yeux sur les gravures pour en prendre une idée : je n’en citerai plus qu’un exemple qui m’est fourni par les colonnes du portique. Ces colonnes étaient décorées par anneaux : vers la base, la sculpture en était fort simple, et la richesse augmentait en s’élevant. On a copié le développement de l’anneau supérieur[1]. Quoi de plus riche et de plus simple à-la-fois que cette frise ! On peut remarquer l’attitude gracieuse de ces figures de femmes qui alternent avec des figures d’éperviers : les hiéroglyphes ajoutent beaucoup à la richesse de l’or-

  1. Voyez pl. 57, fig. 1.