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CH. V, DESCRIPTION

sépare de l’architrave est toujours garni d’un ruban enroulé, et son profil est un demi-cercle allongé.

À Edfoû, comme je l’ai dit, la décoration se voit complète, et il y est plus facile qu’ailleurs de se faire une idée des règles égyptiennes : si ce monument n’existait pas, on ne pourrait les connaître que par le rapprochement de tous les autres. C’est surtout là qu’on peut étudier les chapiteaux des péristyles. Ces chapiteaux sont différemment ornés ; mais la différence n’a rien qui choque, parce que le galbe est généralement le même. Lorsqu’on est placé de manière à embrasser la galerie, on ne leur voit qu’une forme générale à tous : quand on approche assez pour distinguer les détails, alors on n’aperçoit plus qu’un ou deux de ces chapiteaux, et l’œil est récréé par la variété des ornemens.

En second lieu, ces chapiteaux, qui, dans une même rangée, diffèrent tous d’une colonne à l’autre, se répètent symétriquement en face, et chacun d’eux à son pendant ; c’est ce qu’on peut observer dans la vue perspective de la cour[1]. Cette symétrie variée a peut-être plus de mérite et de charme qu’une égalité parfaite.

Le portique d’Edfoû offre la même circonstance. À droite et à gauche de l’axe, les chapiteaux sont symétriquement pareils, comme on le voit dans les six colonnes de la façade ; il en est de même des douze autres chapiteaux[2].

Un même chapiteau se répète aussi d’espace en espace. Le chapiteau à feuilles de dattier, que j’appellerai dactyliforme[3], n’est qu’une fois dans chaque côté de la cour,

  1. Voyez pl. 61.
  2. Voyez pl. 54 et 56.
  3. Voyez page 279.