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DES ANTIQUITÉS D’EDFOU.

tendue, à leur diminution graduelle de bas en haut, à la richesse et à la finesse des détails, qui vont toujours en croissant, enfin au travail doux et moelleux du ciseau, qu’il faut attribuer leur parfaite harmonie avec l’architecture.

Si l’on jette la vue sur les deux élévations du pylône (pl. 51 et 52) sur la façade du portique (pl. 53), sur le péristyle (pl. 54), on voit à toutes ces parties le même couronnement, c’est-à-dire un gros tore ou cordon qui les encadre et redescend sur les côtés, et une corniche creusée en gorge, dont le profil est simple, mais pur et gracieux ; au centre, un grand disque ailé, accompagné, à droite et à gauche, de l’espèce de serpent appelée ubœus : les ailes sont à trois rangs de plumes, et représentent celles de l’épervier. Cet ornement, qu’il faut regarder comme l’emblème du dieu de la chaleur et de la lumière, est du plus grand effet sur toutes les portes égyptiennes[1]. Ses proportions sont si belles et tellement en harmonie avec le reste, qu’on n’est pas choqué de le voir continuellement reproduit. Ce qui le fait valoir encore, ce sont les distributions d’hiéroglyphes, de cannelures et d’ornemens délicats qui forment contraste avec son développement souvent gigantesque ; c’est aussi le petit listel qui surmonte la corniche et qui est constamment nu, ce qui repose la vue et fait que la corniche se dessine mieux sur le ciel. Il est à observer que toujours ce disque et ses ailes sont sculptés en relief, tandis que les cannelures et les autres ornemens de la corniche le sont en creux. Enfin, le tore qui la

  1. Voyez pl. 27, fig. 1 et 2 ; pl. 43, fig. 20, etc.