Si l’on excepte le dromos et les deux portes qui ont disparu, ou qu’on n’avait pas encore exécutés[1], il est facile de reconnaître la justesse de cette description générale appliquée au temple actuel : le plan d’Edfoû à la main, Strabon ne l’eût pas fait autrement. Je crois qu’il faut entendre par propylon l’ensemble de la cour et de la grande porte avec ses deux massifs. En effet l’expression de grand propylon (πρόπυλον μέγα) ne peut signifier que la porte antérieure, l’entrée principale, d’après l’étymologie du mot.
Ce sens est conforme à la disposition des célèbres propylées d’Athènes, dont Strabon ne pouvait mieux faire que d’emprunter le nom, n’en ayant pas pour exprimer ces entrées pyramidales, suivies de longues colonnades, et qui sont propres à l’Égypte. Les propylées, sans les comparer avec celles-ci, étaient également des constructions antérieures : c'était une porte avec une avenue de colonnes et de bâtimens, en un mot une première entrée qui conduisait à la citadelle ; les grands paliers qu’on y voit ont peut-être aussi quelque analogie avec ces montées successives de colonne en colonne, que j’ai décrites à Edfoû. Il faut donc reconnaître ici le propylon de Strabon. Le naos est le temple proprement dit, qui succède à la cour[2] ; le pronaos est le portique de dix-huit colonnes ; le sêcos est le sanctuaire qui est au bout du temple, et qui est relativement de petite dimension, comme le dit notre auteur. Les ailes sont