en permettant à tous les spectateurs de l’embrasser d’un coup d’œil ?
Avant de quitter cette cour et d’entrer dans le temple, jetons un dernier regard sur la porte qui la précède. Cette porte était garnie de deux battants ; on voir encore les entailles des gonds qui devaient les soutenir. Qu’on imagine deux portes battantes qui n’avaient pas moins de seize mètres de haut chacune[1], sur près de trois mètres et demi de largeur[2]. Pourquoi faut-il qu’il ne reste aucune parcelle de ces portes colossales ? Étaient-elles de métal ou de bois ? c’est ce qu’on ignore. Les deux renfoncement pratiqués au milieu de l’épaisseur de la construction servaient à les recevoir ; car la longueur de ces renfoncement est parfaitement égale à la moitié de leur distance, à l’épaisseur près nécessaire aux tourillons[3]. Dans d’autres portes, il n’y avait qu’un seul battant ; et dans ce dernier cas, j’ai fait l’observation analogue, c’est-à-dire que la longueur des deux renfoncemens est précisément égale à leur distance. Tel est le soin qu’offrent partout les constructions égyptiennes.
Cette porte a de haut trois fois sa largeur. Avec une largeur moindre, une pareille proportion serait beaucoup trop grêle et insupportable à la vue, et l’on serait moins tenté ici de reprocher aux Égyptiens le manque d’élégance que le défaut contraire ; mais les règles communes ne sont pas applicables à de très-grandes dimensions ; ce n’est plus alors ces règles qu’il faut consulter, c’est la perspective. Les Égyptiens savaient que l’œil ne