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CH. V, DESCRIPTION

dignes d’être étudiées, surtout à cause de la disposition parfaite et de la pureté d’exécution qu’on remarque dans leurs deux escaliers : ce sont des vis rectangulaires, formées de onze révolutions, ayant huit marches dans un sens, et cinq dans l’autre. Il y a quatre étages de chambres[1] et quarante-deux paliers, éclairés par des jours étroits, en forme de soupirail : les chambres sont aussi éclairées par des fenêtres de même forme et plus grandes ; mais la lumière qui en provient, est très-affaiblie à raison de la grande épaisseur des murailles. Nous avons pénétré dans ces escaliers par l’une des portes qui se trouvent à l’extrémité des galeries, au niveau de la terrasse. La hauteur de chaque degré est d’environ douze centimètres, ou quatre pouces et demi : aussi rien n’est plus facile que d’arriver rapidement au sommet, malgré sa grande élévation ; le voyageur éprouve même un sentiment d’aise et trouve une sorte de plaisir à monter ces escaliers, parce qu’habitué à en parcourir de plus roides, il y fait pourtant l’effort accoutumé ; d’où résultent pour lui un excès de force et une légèreté apparente.

Les assises de pierre qui composent ces massifs règnent d'un bout à l’autre et de chaque côté de la porte ; on les retrouve encore dans les escaliers avec la même

  1. Voyez pl. 52. Pococke suppose six étages de chambres. Il est possible qu’il y en eût effectivement plus de quatre ; mais on ne les a pas vus, peut-être à cause de l’encombrement des parties inférieures. Je doute que Pococke y ait pu réussir mieux que nous ; c’est probablement l’analogie qui l’aura déterminé. Il faut remarquer du moins que les deux étages du bas n’auraient pas été éclairés ; car on n’aperçoit à cette hauteur aucune ouverture à la muraille, soit en dedans, soit en dehors, comme on en voit aux autres.