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ET DES ENVIRONS

les figures qui composent le groupe. Cela pourrait lever toute incertitude sur l’objet des représentations.

On trouve aussi des peintures dans l’intérieur de plusieurs grottes. Elles sont appliquées sur un enduit assez épais qui en recouvre toutes les parois, et représentent le plus souvent des offrandes faites aux dieux : on y distingue des amas de fruits et de parties d’animaux découpées, des oiseaux, des pains, des vases, des ustensiles de différentes formes. Ces peintures sont assez bien conservées, et, comme dans tous les édifices égyptiens, toujours appliquées par teintes plates, et n’offrant qu’un très-petit nombre de couleurs toujours les mêmes : une couleur rouge et une jaune pour les carnations d’hommes ou de femmes, une couleur verte et une bleue, qui formaient, avec le noir et le blanc, à peu près toutes les couleurs des peintres égyptiens[1].


§. V. De l’aspect de la contrée.

On a dû se peindre, à la suite d’une vallée riante et fertile, un défilé étroit, des chaînes de montagnes d’un aspect uniforme et dont rien ne voile la nudité ; çà et là, des escarpemens taillés au ciseau ; à leur pied, des sables, des amas de débris, des quartiers de rocher tantôt bruts et confusément entassés, tantôt à demi taillés et épars

  1. Les personnes qui n’ont pu étudier les couleurs des Égyptiens que sur les petits monumens transportés en EUrope, les ont jugées beaucoup plus variées qu’elles ne le sont effectivement, parce qu’une grande partie de ces monumens sont des matières factices et cuites au feu, où les couleurs ont éprouvé des altérations chimiques, comme on le verra plus en détail dans un mémoire sur l’industrie des Égyptiens.