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CH. IV, DESCRIPTION D'OMBOS

viron deux millimètres de relief, et longues d’environ un décimètre[1].

Nos pierres de taille tendres, équarries et dressées avec un certain outil tranchant dont se servent les tailleurs de pierre, offrent à peu près le même aspect, mais avec moins de régularité.

Quelquefois les stries sont horizontales, quelquefois légèrement inclinées, et toutes dans le même sens : mais le plus communément elles s’inclinent alternativement dans un sens différent, figurant, dans la direction horizontale, une suite de chevrons très-obtus ; tandis qu’à les prendre dans le sens vertical, elles sont parallèles et descendent en longues colonnes distinctes et un peu sinueuses. Ces bandes se touchent par le côté, et les stries de chacune s’engagent, à droite et à gauche, entre les stries des bandes voisines[2].

De profondes entailles larges d’un doigt ou deux, et longues quelquefois de plus de trois mètres, cernent un bloc dans les parties qui adhéraient au rocher. Les deux parois de la fente sont tapissées de ces bandes de stries parallèles décrites plus haut.

On ne peut guère douter, après cela, que ces traces ne soient celles d’un long ciseau que l’on engageait verticalement dans ces entailles étroites et profondes. Chaque percussion produisait une strie dont la longueur égalait la largeur du tranchant.

Si l’on veut se rendre compte pourquoi les traces de

  1. Trois à quatre pouces.
  2. On n’a point gravé de dessins qui représentent, sur les carrières de grès, cette disposition, mais elle se trouve rendue dans le dessin d’un bloc de granit pris à Syène ; elle y est même exprimée avec plus de régularité (voyez pl. 32).