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ET DES ENVIRONS.

inuite des masses est rarement interrompue par ces accidens que l’on nomme pailles, ou par des fissures internes : avantages précieux pour l’architecture égyptienne, où les voûtes étaient inconnues et où les pierres qui forment les plafonds et les architraves, ont souvent sept à huit mètres de longueur[1]. Il faut avouer aussi que, sous ce rapport, les Égyptiens ont apporté beaucoup d’attention et de recherches dans le choix des couches qu'ils ont exploités

Depuis Esné jusque vers Edfoû, le grès est généralement plus tendre que dans la partie moyenne et dans la partie méridionale. Les couches supérieures sont ordinairement les plus friables : aussi elles ont été arrachées sans soin, et il est visible qu’en les enlevant on n’a eu d’autre objet que de dégager les couches inférieures, dont la pierre plus solide était plus propre aux usages de l’architecture. Les premières ont été brisées uniquement à l’aide de coins ; car aucun de leurs débris, non plus que leur section dans la partie supérieure de la montagne, ne portent les traces d'outil qui recouvrent, au contraire, la partie inférieure des escarpemens.

Aucun vestige de construction anciennes n’a pu faire soupçonner que les maisons particulières fussent construites en pierre ; les ruines des anciennes villes n’offrent partout que des débris de poteries, des fragments de briques crues, et des amas de poussière ; d’où il faut conclure que les matériaux tirés des carrières de Selseleh ainsi que des autres carrières de grès des environs ont été employés en totalité à des édifices publics. On est

  1. Vingt à vingt-cinq pieds.