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ET DES ENVIRONS.

bres, à des monceaux de briques d’une grande dimension et à des débris de pierres polies et travaillées : car tels sont en Égypte les caractères communs des lieux anciennement habités. Ce qui rend le fait plus incontestable, ce sont les vestiges d’un édifice égyptien : ces ruines sont peu élevées au-dessus du niveau du sol, assez cependant pour que l’on reconnaisse qu’une partie au moins du monument était recouverte d’hiéroglyphes. Autant qu’on peut juger aujourd’hui, ce sont les restes d’un petit temple entouré d’une galerie ; disposition qui se rencontre aussi dans un des monumens les plus voisins. La galerie était, comme le temple, décorée d’hiéroglyphes : le portique, à la vérité, n’en laisse voir aucune trace ; mais à plusieurs indices, on peut croire que cette partie est rajoutée et fort postérieure au reste de l’édifice.

Quelques voyageurs ont appliqué à cette ville le nom de Selseleh : cela suppose qu’il a existé une ville de ce nom, et cependant il n’en est pas mention chez les anciens.

La Notice de l’empire cite bien, parmi les postes de la Thébaïde, un lieu nommé Silili ; et j’avoue qu’il est fort vraisemblable, comme l’a conjecturé d’Anville[1], que ce nom n’est qu’une altération de celui de Silsili[2] : mais il ne résulte pas de là encore qu’il doive s’appliquer à une ancienne ville égyptienne. D’Anville, qui, à la vérité, paraît n’avoir pas eu connaissance de ces

  1. D’Anville, Mém. sur l’Égypte ancienne.
  2. Quoique nous écrivions Selseleh selon l’orthographe adoptée pour l’ouvrage, nous devons remarquer cependant que la prononciation du pays se rapproche d’avantage de Silsili.