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ET DES ENVIRONS.

descendant un peu plus au nord, principalement sur la rive orientale du Nil, de même que l’on en trouve aussi à l’est de Syène ; mais cela n’a plus rien de suivi, et l’on y remarque peu de traces d’exploitation.

Dans tout cet intervalle, l’Égypte a très-peu de largeur ; et il est à remarquer que les carrières sont toujours plus multipliées, plus considérables, à proportion que la montagne se trouve plus rapprochée du fleuve. C’est précisément à l’endroit le plus étroit de la vallée que se trouvent les plus vastes, les plus importantes de toutes ; et les montagnes opposées s’y rapprochent tellement, qu’elles laissent à peine au fleuve l’intervalle nécessaire pour continuer son cours.

On voit par là que les Égyptiens se sont attachés à choisir les matériaux de leurs édifices, non-seulement dans la vallée du Nil, mais encore le plus près du fleuve qu’il leur était possible ; et ici, comme en tout circonstance, ils ont soigneusement évité d’augmenter par la difficulté des transports les longs travaux qu’ils s’étaient imposés : conduite fort naturelle sans doute, et qui ne vaudrait pas la peine d’être remarquée, si certaines circonstances n’en avaient souvent imposé, et n’avaient fait prévaloir une opinion fort différente.

Ce point si resserré dont je viens de parler, non moins remarquable pour la topographie du pays qu’à cause des anciens travaux qu’on y voit de toutes parts, est distant de Syène d’environ huit myriamètres[1], et de quatre de la ville d’Edfoû[2] On le désigne dans le pays

  1. Seize lieues.
  2. L’ancienne Apollinopolis magna.