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DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

composée de trois grandes divisions on y voit une croix qobte en haut, vis-à-vis de la porte qui donne sur le Nil. Les deux autres sont de deux divisions chacune. Ces échelles sont accompagnées de chiffres grecs et de chiffres arabes mal formés. Deux inscriptions grecques, l’une du temps de Septime Sévère, et l’autre d’un Antonin, sont tracées au-dessus de la dernière division, qui porte le nombre KΔ ou 24[1].

La construction de toutes ces murailles est assez soignée ; mais la surface du mur sur lequel sont tracées les divisions, est extrêmement dégradée. Les divisions qui ont été faites postérieurement à cette dégradation, ne sont pas dans un même plan vertical[2] : elles ont suivi les mouvemens irréguliers de la muraille. Il en résulte que les subdivisions sont inégales ; mais les longueurs totales des échelles sont égales entre elles. Cette dégradation superficielle de l’escalier se conçoit très-bien par les causes que j’ai exposées précédemment. Comment l’appareil de cette construction, quelque dur qu’on suppose le grès dont elle est bâtie, aurait-il pu résister à l’action alternative, et si long-temps répétée, de six mois d’humidité et de six mois d’une sécheresse extrême ?

Après ce mur de quai, à peu près en face de plusieurs écueils sortant du Nil, on trouve un autre mur moins élevé : il y a là un renfoncement dans l’intérieur, d’où l’on communiquait au fleuve par une rampe, ou peut-être par un escalier aujourd’hui caché sous le sol[3] ; sur le

  1. Voyez la pl. 33.
  2. Extrait du Journal de voyage de M. Devilliers.
  3. Voyez pl. 31, au point I ; pl. 38, fig. 4, au point 1. Voyez aussi pl. 32, fig. 1, au point 1, et fig. 2, au point 1.