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DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

grand. Avaient-ils tous deux le même objet ? existait-il à Éléphantine un grand temple qui aura disparu ? enfin, où est celui qui était célèbre dans l’antiquité, sous le nom de temple de Cneph ou Cnuphis ? Sans vouloir nier ni assurer que le temple du sud fût consacré à Cneph, je me bornerai à rappeler ici les constructions que l’on trouve parmi les ruines de la ville, ainsi que ces grog blocs et surtout cette grande porte en granit, qui ont dû assurément appartenir à des édifices plus grands et plus somptueux que celui que j’ai décrit ; je citerai aussi Aristide le rhéteur, qui a voyagé sur les lieux, et qui rapporte qu’à Éléphantine, temples, hommes et obélisques, tout était sans ombre à midi. Que sont devenus ces obélisques ? on n’en voit pas même de débris à la surface du sol. Combien il est à regretter qu’on n’ait pu faire des fouilles suivies dans ces ruines !

§. IV. Du mur de quai d’Éléphantine.

L’île d’Éléphantine, formée par les attérissemens du. Nil, avait besoin d’être protégée contre la force d’un courant impétueux, partout où le rocher n’existait pas, principalement du côté du sud-est qui regarde Syène : c’est ce qu’on a fait en bâtissant un quai ou mur de revêtement en grès, qui s’appuie sur tous les quartiers de granit sortant çà et là du fleuve. Ce quai a environ quinze mètres[1] de hauteur au-dessus des basses eaux ; la partie continue la plus considérable a cent cinquante à deux cents

  1. Quarante-cinq à cinquante pieds.