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ET DES CATARACTES.

Bruce fut étonné, comme l’avait été Pococke et comme je l’ai été moi-même, en voyant dans cet endroit des barques remonter le Nil. Sa description est assez fidèle, mais incomplète ; il compte six milles anglais de distance entre la cataracte et Syène, et cette distance est trop grande de près de moitié : il relève d’ailleurs avec raison ce qu’on avait dit du bruit excessif de la chute[1].

§. IV. Des cataractes supérieures.

L’opinion qui a prévalu si long-temps sur la dernière cataracte, provenant de ce qu’on a confondu celle-ci avec les cataractes supérieures, j’ai cru qu’il était utile de faire ici le rapprochement des unes et des autres, pour mieux connaître la source de l’erreur. Je ferai d’abord, d’après Bruce, voyageur trop vanté et trop rabaissé peut-être, l’énumération des chutes qui précèdent celle de Syène. Celle qu’il appelle cataracte de Goutto, la première depuis la source du Nil, ou plutôt de Bahr el-azraq[2], est située près de Kerr, vers le onzième degré et demi de latitude, avant le lac de Tzana ou Dembea : la chute est d’environ seize pieds[3]. Après cette chute, on trouve plusieurs cascades que ce voyageur ne compte pas pour des cataractes.

La seconde est celle d’el-Assar, placée, comme la

  1. Voyage de Bruce, t. I, p. 169 ; Paris, 1790.
  2. L’opinion la plus récente est que le Bahr el-azraq, ou rivière Bleue, n’est pas le Nil, mais bien le Bahr el-abyad, ou rivière Blanche, que l’on croit prendre sa source dans le pays de Donga, au huitième degré de latitude nord, et douze degrés plus à l’ouest que les sources de la rivière Bleue. Bruce, comme on sait, en décrivant ces prétendues sources du Nil, n’a fait que répéter la description donnée par les missionnaires portugais un siècle et demi auparavant.
  3. Voyage de Bruce, t. III, p. 654