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CH. ii, DESCRIPTION DE SYÈNE

portique de quatre colonnes et des arrachemens de murailles sont tout ce qu’on en peut reconnaître, tant il est ruiné et encombré[1] ; sa largeur était d’environ treize mètres[2], et ce qui subsiste de sa longueur est de onze mètres[3] ; le couronnement et les chapiteaux des colonnes sont encore à découvert, et il est facile, d’après l’exemple des autres monumens, de se représenter la façade extérieure à peu près telle qu’elle devait être. L’entrée était tournée du côté du fleuve. Au milieu des rochers de granit sur lesquels ce temple est fondé, on est surpris de le trouver bâti en grès ; mais ce fait est bien plus commun et plus remarquable à Philæ. En général, les constructions en granit sont beaucoup plus rares en Égypte qu’on ne le croit communément, si l’on excepte les monumens monolithes.

Deux colonnes de ce petit temple sortent des décombres, les deux autres ne se voient plus ; il y a deux sortes de chapiteaux, qui ont le même galbe, c’est-à-dire, la forme du calice du lotus, et qui diffèrent un peu par les ornemens ; le plus voisin de la porte est de l’espèce la plus commune en Égypte[4]. Les murailles ne sont qu’en partie couvertes de sculptures, et l’on croit que le temple n’a pas été achevé : ce qui reste des bas-reliefs est mal conservé, et l’on n’a pu en recueillir aucun sujet. Il serait donc superflu de rechercher l’objet qu’avait ce temple, et le culte qu’on y rendait aux dieux de l’Égypte.

Mais quand on songe à la haute antiquité de Syène

  1. Voyez pl. 38, fig. 5.
  2. Quarante pieds.
  3. Trente-quatre pieds.
  4. Voyez pl. 35, fig. 8.