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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

Le rapprochement qui précède, confirmé par les monumens astronomiques de l’Égypte, peut donc jeter quelque jour sur l’époque de la construction des édifices où le lion est représenté comme la source des eaux salutaires. Il est très-vraisemblable que l’érection de ces temples eut lieu dans le temps où le lion était encore solsticial, et où l’affluence des eaux se manifestait aussi sous cette constellation. On peut conjecturer, d’après cela, que l’époque dont il s’agit n’est pas éloignée de celle où le solstice d’été passa du lion dans le cancer ; ce qui arriva vers l’an 2500 avant l’ère vulgaire<ref>Consultez le mémoire de M. Fourier sur les monumens astronomiques pour ce qui regarde la détermination précise de l’époque à laquelle le solstice d’été avait atteint la constellation du lion.<ref>. Au reste, d’autres considérations, tirées de l’institution primitive du zodiaque permettent encore de rapprocher de nous l’époque probable de ces constructions.

Le grand temple est lui-même bien antérieur au temple de l’ouest ; et quoiqu’il en résulte déjà pour le premier une antiquité très-reculée, il y a des preuves certaines d’une antiquité bien plus reculée encore, puisque plusieurs des pierres qui entrent dans la construction de ce même grand temple sont des débris de quelque construction antérieure. Ce fait, que nous nous sommes contentés d’énoncer dans le §. II, mérite d’être exposé avec plus de développemens.

Une des colonnes du portique est dégradée d’une manière notable (voyez le §. V). Quelques-uns de nous, lorsqu’ils en examinaient la construction, aperçurent, sur les faces des pierres cachées dans l’intérieur de la