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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

celle de l’épervier. La partie inférieure du cadre est occupée par des lotus qui forment un ornement aussi riche que délicat.

Les corniches des murs d’entre-colonnement sont toujours surmontées de ce couronnement que nous avons déjà décrit, composé de serpens dressés sur leur poitrine et portant des disques sur leur tête. Il n’y a que deux de ces couronnemens qui soient achevés dans l’édifice ; les autres n’offrent qu’une masse dans laquelle les serpens devaient être taillés.

Les deux murs d’entre-colonnement dont on voit les dessins pl. 27, sont les deux seuls qui soient sculptés ; encore ne le sont-ils que dans l’intérieur, et il n’y a nul doute qu’ils ne dussent l’être également au-dehors. Entre ces deux murs, le fût de la colonne porte pour ornement des hiéroglyphes rangés dans des lignes verticales. On a remarqué[1] sur les diverses sculptures quelques traces de couleurs. Voilà donc, sans sortir de Philæ, un second exemple de peintures appliquées dans un édifice dont la sculpture est à peine commencée. Enfin, aux parties de l’édifice qui sont sculptées, il faut ajouter tous les chapiteaux et le disque ailé qui est dans la corniche de l’une des façades.

Ces sculptures sont en si petit nombre par rapport à toutes celles qui devaient être exécutées, que l’on peut regarder l’édifice comme lisse et sans sculpture ; du moins l’effet qu’il produit à la vue est absolument le même que s’il n’y en avait effectivement aucune. Un pareil monument est une chose rare en Égypte : c’était

  1. Extrait du Journal de voyage de M.  Villoteau.