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CH. I, DESCRIPTION

L’édifice de l’est nous fournit, sur les portes d’entrée et sur les murs d’entre-colonnement, quelques remarques générales qui conviennent à tous les temples égyptiens.

Dans une ordonnance de colonnes, l’entre-colonnement du milieu, destiné seul à servir de porte, est toujours beaucoup plus large que les autres ; et ceux-ci, coupés par un mur jusqu’à plus du tiers de leur hauteur, ont, suivant une comparaison que nous avons déjà faite, l’apparence de fenêtres. Les Grecs ont imité dans plusieurs de leurs édifices cette plus grande largeur donnée à l’entre-colonnement du milieu ; et nous-mêmes, nous l’avons quelquefois imitée des Grecs. Mais, dans leurs monumens comme dans les nôtres, où tous les entre-colonnemens sont ouverts jusqu’au bas, cette disposition devenait à peu près sans objet. On a d’ailleurs presque toujours commis une faute grave en adoptant cette distribution des colonnes : c’est de n’avoir pas mis une différence assez grande entre l’espacement du milieu et les espacemens latéraux ; ce qui fait que, dès qu’on cesse de voir la colonnade en face, l’inégalité des espacemens ne semble plus qu’une négligence d’exécution.

Comme les portiques égyptiens étaient destinés à être fermés, il avait fallu trouver le moyen d’appliquer des portes battantes à l’entre-colonnement du milieu ; c’est là l’objet des pieds-droits que l’on voit s’élever contre les colonnes jusqu’à la hauteur du dernier anneau qui en décore le fût, au-dessous du chapiteau. Ils ont une saillie vers l’intérieur de la porte, en forme de crossette, et sous cette saillie est creusé le trou qui devait recevoir