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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

il est impossible d’en retrouver aujourd’hui le plan et l’étendue.

Quand on sort du grand temple par sa porte latérale, on se trouve presque en face de la salle dont nous parlons, et l’on y entre par le côté dont le mur est abattu. Le mur opposé, qui est parallèle au bord de l’île, est ouvert par une grande porte qui donne immédiatement sur le quai, et qui forme, pour le spectateur, comme un grand cadre au travers duquel il aperçoit le fleuve, les rochers de la rive opposée, et les palmiers qui croissent à leur pied. À gauche, une autre porte, qui communiquait probablement à d’autres salles de l’édifice, laisse également voir au midi le fleuve et les rochers qui le bordent. Cette salle forme ainsi une espèce de belvédère dont les points de vue sont grands et pittoresques. Les sculptures qu’elle renferme offrent beaucoup d’intérêt.

Un bas-relief placé à droite en entrant représente Osiris sous la forme d’un épervier, plusieurs personnages en adoration devant lui, et Thot écrivant de nombreuses colonnes d’hiéroglyphes. Sur le mur à gauche et au-dessus de la porte latérale, on voit cette scène relative à la mort d’Osiris, que nous avons annoncée dans le §. II. Le dieu, couché sur un crocodile qui représente ici Typhon, le génie du mal, est emporté par lui dans les marais figurés par des joncs. Plusieurs attributs environnent cette scène ; mais on doit surtout y distinguer un disque qui ne peut représenter que le soleil, un croissant qui est certainement l’image de la lune, et plusieurs étoiles rangées entre eux. Nous n’avons revu nulle part