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CH. I, DESCRIPTION

fût. On peut examiner ici avec quelle adresse les artistes égyptiens savaient disposer les emblèmes religieux, et les employer à l’ornement des temples. Le scarabée qui fait ici partie de ces emblèmes, est l’insecte le plus souvent figuré dans les sculptures égyptiennes.

Les colonnes sont sculptées en relief dans le creux, ainsi qu’on peut en juger d’après ce fragment. Cette espèce de sculpture est surtout bien convenable pour des colonnes, attendu qu’elle leur conserve toute la pureté de leur forme ; ce qui n’arriverait pas, si la sculpture était en bas-relief ordinaire, et surtout si le relief était saillant ; car, dans ce cas, la rondeur du fût serait altérée, et la colonne semblerait sinueuse et de forme très-irrégulière, suivant les différens côtés où elle serait aperçue.

Dans la même planche, fig. 5, est une longue frise composée de caractères hiéroglyphiques. On y remarque ces deux mêmes légendes encadrées qui se voient deux à deux dans presque toutes les scènes. Ces mêmes légendes composent à elles seules la décoration de la corniche dont cette frise est couronnée : elles sont disposées alternativement, séparées les unes des autres par trois cannelures remplies, et portées chacune sur un pied en forme de vase. Ces deux légendes, répétées un si grand nombre de fois dans les tableaux, dans les hiéroglyphes et dans les ornemens, étaient, en quelque sorte, la devise du temple ; et il est probable qu’elles contenaient en substance l’objet de sa construction et le nom du dieu qui y était adoré. Nous ajouterons, pour l’exactitude de notre exposition, qu’elles ne se répètent pas