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CH. I, DESCRIPTION

sera surpris de la variété de leurs proportions et de leurs ornemens. Il y a certainement moins de ressemblance entre la plus élégante et la plus simple des colonnes égyptiennes, qu’il n’y en a entre la colonne corinthienne et celle de l’ordre dorique grec. Et quant à la diversité de forme des temples égyptiens, celui dont nous allons parler semble, pour ainsi dire, être placé tout exprès dans le voisinage du grand temple pour la rendre plus sensible. Nous ne nous attacherons pas à comparer ces deux édifices pour en faire apprécier les différences, que l’on saisira sur les gravures au premier coup d’oeil, et nous allons examiner le temple de l’ouest indépendamment de l’autre.

Si l’on a sous les yeux la planche 20, et que l’on y considère les élévations des quatre façades, ce qui frappe d’abord, et avant qu’on ait pu apercevoir aucun détail, c’est l’inclinaison des murs qui donne à chaque face la forme d’un trapèze. Cette figure, que présentent tous les édifices égyptiens, paraît d’abord étrange, et surprend au premier aspect tous les voyageurs européens ; mais, soit que cette forme plaise parce qu’elle indique la solidité, soit illusion produite par un spectacle nouveau, l’œil finit bientôt par s’y habituer, et la désire en quelque sorte. On aime à la retrouver dans les détails ; par exemple, dans la décoration des dés qui surmontent ici les colonnes. Tous les autres ornemens sont aussi coordonnés d’après la forme générale ; partout règne l’harmonie la plus parfaite entre le tout et ses parties.

Après cet aperçu extérieur, ce qui occupe entièrement l’esprit quand on approche de l’édifice, c’est la