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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

donné jusqu’ici une preuve aussi claire du sens de cet hiéroglyphe.


§. VI. Du temple de l’ouest.

Lorsqu’un nouveau voyage en Grèce ou dans l’Italie vient à nous faire connaître un monument antique jusqu’alors demeuré dans l’oubli, nos artistes en assignent presque au premier coup d’œil toutes les ressemblances, toutes les différences avec les monumens connus, et lui marquent son rang parmi eux.

Il s’en faut de beaucoup que l’architecture des Égyptiens soit tellement connue parmi nous, que l’on puisse faire de pareils rapprochemens entre leurs divers édifices. Les monumens de cette nation publiés jusqu’à présent, ayant dans leur ensemble beaucoup d’uniformité, on serait porté à croire que l’architecture égyptienne est également uniforme, qu’elle n’a qu’un seul mode, et qu’elle est essentiellement monotone. Mais il faut faire ici une distinction importante entre les édifices et l’architecture en elle-même. Les édifices peuvent être construits sur de tels plans, qu’ils aient beaucoup de ressemblance générale, et leur architecture peut offrir en même temps de nombreuses variétés dans ses parties. Chez tous les peuples, les édifices destinés à un même culte ont toujours eu de grandes analogies entre eux ; et, sous ce rapport, les temples d’Égypte n’ont rien de particulier ; peut-être même offrent-ils plus de véritables différences que n’en offrent les temples grecs. Mais que l’on isole certaines parties de l’architecture égyptienne, les cofonnes, par exemple, on