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CH. I, DESCRIPTION

que dans d’autres, la terrasse se trouve abaissée dans les endroits correspondans ; mais le plus souvent alors il y a deux étages de chambres l’un au-dessus de l’autre, et le temple conserve son même niveau. C’est ce qui arrive ici : les deux salles qui accompagnent le sanctuaire étant beaucoup moins élevées que lui, on a pratiqué au-dessus d’elles de petites chambres qui sont ornées de sculptures comme tout le reste du temple ; mais ces sculptures sont actuellement couvertes de boue et de mortier, et n’ont point été dessinées.

Comme les Égyptiens ne faisaient point usage de voûtes, il était surtout nécessaire qu’ils se servissent de très-grandes pierres pour former les plafonds ; et quoique le grand temple de Philæ ne soit pas un de leurs plus vastes monumens, les pierres qui servent de plafond au sanctuaire ont cependant cinq à six mètres de long[1], environ un mètre et demi de large, et un mètre d’épaisseur ; car il fallait que ces pierres fussent aussi très-épaisses, pour pouvoir soutenir une semblable portée sans se rompre ; ce qui est cependant arrivé assez fréquemment. Une seule de ces pierres pèse à peu près trente-quatre milliers, et six ou sept pierres semblables sont nécessaires pour former le plafond du sanctuaire seulement. On peut juger par-là du nombre de celles qui couvrent le temple, et de l’immensité de pareils travaux. Mais s’il est extraordinaire de voir de semblables masses et en si grand nombre, il ne l’est pas moins de trouver dans d’autres parties du même temple de très-petites pierres, plus petites même que celles que

  1. Quinze à dix-huit pieds.