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DE L’ÎLE DE PHILÆ

la vie civile, les couleurs sont toujours parfaitement appropriées aux objets. Enfin, nos deux bas-reliefs coloriés présentent déjà quelques faits qui sont propres à faire croire que les couleurs y ont été placées suivant de certaines lois. Parmi les figures principales, il n’y a que celles à tête d’animal qui soient bleues ; toutes les autres sont rouges ; et cette dernière couleur, sans être celle des Égyptiens, était cependant, de toutes les couleurs qu’ils employaient, celle qui en approchait le plus. De même dans les hiéroglyphes, à l’exception d’une petite figure d’homme à tête d’épervier qui est bleue, toutes les autres figures humaines, et toutes les parties détachées, comme les têtes et les bras, sont constamment rouges. Les bœufs sont aussi tous de cette couleur ; tous les oiseaux sont bleus ; tous les vases sont verts, ainsi que toutes les portions de cercle, qui paraissent être elles-mêmes des vases en forme de coupe : à quoi nous ajouterons que dans tous les temples, dans toutes les peintures, la ligne brisée en zigzag, qui, comme nous le verrons plus tard, est la représentation de l’eau, n’a jamais été vue que bleue ou verte. De toutes ces diverses remarques il résulte, à notre sens, que si les couleurs paraissent d’abord distribuées arbitrairement, c’est qu’on n’a point encore, réuni un assez grand nombre d’observations sur cette matière, et qu’un jour on trouvera que cette partie des arts égyptiens était, comme tout le reste, soumise à des règles invariables.

J’ajouterai encore quelques mots au sujet de ces deux bas-reliefs. On voit dans l’un Osiris à tête de bélier, accompagné d’Isis ; dans l’autre, deux figures d’Isis,