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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

Au-delà des deux colonnades est le grand pylône, l’un des édifices les plus importans de l’île ; nous en parlerons avec détail. Disons d’abord quelque chose des deux obélisques ainsi que des deux lions qui étaient placés au-devant de cette première entrée des temples, et qui sont actuellement renversés.

Les obélisques sont d’un seul morceau de granit rouge, et portent sur chacune de leurs faces une colonne d’hiéroglyphes, comme on le voit à celui d’Héliopolis. Ces obélisques, plus grands de moitié que ceux de l’extrémité de l’île, sont cependant encore fort petits, comparés à ceux de Thèbes, d’Héliopolis et d’Alexandrie.

Les deux lions, également en granit, paraissent avoir été placés au-devant des obélisques ; ils sont assis sur leur croupe, les deux pattes de devant étant droites. Cette attitude, qui n’est reproduite dans aucun autre lion ou sphinx de ronde bosse, se retrouve assez fréquemment dans ceux qui sont en bas-relief. On en verra un exemple à Philæ même.

Le pylône a environ quarante mètres de largeur et dix-huit mètres de hauteur ; son épaisseur est d’environ six mètres ; mais elle ne forme point une seule masse de pierre ; dans l’intérieur sont pratiqués plusieurs chambres et des escaliers. On pénètre dans le massif droit par une petite porte située à l’extrémité de la galerie qui conduit du premier au second pylône. L’escalier de ce massif s’élève, par une pente très-douce, jusqu’au sommet de l’édifice, en tournant autour d’un noyau carré. Il n’y a point de marches dans les angles, qui sont tous occupés par des paliers. C’est ainsi que l’on voit encore