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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

mettraient à les détruire ; mais ils auraient été bien embarrassés d’effectuer une pareille menace.

Les Barâbras sont réputés, dans toute l’Égypte, des serviteurs fidèles ; on leur confie la garde des magasins, et on les emploie comme portiers : le propre de leur caractère est la bonté ; leurs mœurs sont très-simples. Ils sont fort basanés, sans être cependant noirs, et les traits de leur figure ne sont pas non plus ceux des nègres. Mais ce n’est pas ici le lieu de s’étendre davantage au sujet de cette nation[1]. Je n’ajouterai plus, sur la position de Philæ, qu’une circonstance digne de remarque : entourée, comme on l’a vu, par des chaînes de montagnes élevées et des rocs dépouillés, l’île se trouve placée tellement au milieu d’eux, que l’écho s’y répète un grand nombre de fois ; pendant la nuit, un seul cri en produit jusqu’à cinq, qui se font entendre distinctement à des intervalles de temps très-sensibles.


§. IV. Des édifices qui servent d’avenue au grand temple.

Pour mettre dans la description particulière des monumens de Philæ le même ordre que dans leur aperçu général, nous commencerons par les édifices les plus méridionaux, en nous rapprochant successivement des temples[2].

  1. Voyez le mémoire de M. Costaz sur les Barâbras, É. M., tome I.
  2. Quoique nous employions ici le mot description, notre intention n’est pas de parler des monumens suivant l’acception que l’on donne ordinairement à ce mot. La véritable description des monumens est dans les gravures de l’atlas : la distribution d’un temple ne saurait être mieux décrite que par un plan, et ses décorations, que par des élévations, des vues et des perspectives ; mais les faits que les dessins ne renfer-